Sécurité des armes

   Un petit billet pour parler de la sécurité des armes

La sécurité

Lorsque l'on possède et que l'on manipule des armes ou des répliques, il convient de respecter quelques règles de sécurité et de s'habituer à avoir quelques réflexes.

Une arme, c'est dangereux.. non sans dec... Non, la réalité c'est que ce n'est pas l'arme qui est dangereuse, mais la personne qui s'en sert. Même avec une réplique airsoft. Plusieurs y ont laissé un œil car ils n'avaient pas les bons réflexes.

Je vous propose donc de faire un petit tour de ce que vous devez et ne devez pas faire avec vos armes et répliques. 

Attention, je m'adresse aux débutants en airsoft et en catégorie D. Les amateurs de poudre noire, de catégorie C et B devront respecter d'avantages de règles. Cet article n'est pas pour vous. Je vais parler d'armes de façon générale, par simplification cela inclut également les répliques airsoft.

Vocabulaire

Pour commencer, parlons de vocabulaire. 

• Le tir est déclenché en pressant la queue de détente. Et non la détente ou la gachette qui sont des pièces internes.
• Les armes compactes ont une culasse, mobile si elles sont blowback, fixe sinon.
• Sous la culasse se trouve la carcasse. Sur les revolver, n'ayant pas de culasse, l'ensemble du corps s'appelle la carcasse.
• Le pontet est la boucle en métal située sous et devant la queue de détente. Attention, certains appellent une partie de la carcasse le pontet, car cela s'appelait historiquement le pontet supérieur. 
• La chambre est la partie du canon dans laquelle montent les munitions avant d'être tirées. La fenêtre d'ejection permet par le mouvement de la culasse d'accéder à la chambre, et d'éjecter les douilles vides lors des tirs.
• Le levier de sécurité s'appelle également le cran de sûreté.

Nous utiliserons dans cet article les termes tels que : 

Stocker ses armes

La catégorie D et l'airsoft ne sont pas soumis à une réglementation particulière quant au stockage des armes à domicile. Il n'est pas nécessaire d'avoir un coffre. Cependant, je vous le recommande, à minima une armoire qui ferme à clé, et on ne laisse pas la clé sur la serrure. Un coffre empêchera le vol en cas de cambriolage, une armoire qui ferme à clé préviendra seulement un accès non autorisé des enfants, mais n'arrêtera pas un voleur.

Personnellement j'ai opté pour des verrous à code électroniques, que l'on trouve pour quelques euros sur amazon et ali express. Vous pouvez aussi cadenasser vos mallettes d'armes, et les ranger en hauteur. Ca parait une évidence n'est ce pas ? Recherchez sur internet "il tue son frère par accident avec un pistolet" ou quelque chose du genre. Les enfants n'ont aucune notion du danger et ne doivent en aucun cas s'approcher ou toucher les armes. 

A l'exception des armes de défense qui sont prévues pour être prêtes à l'emploi, on stocke toujours une arme déchargée et sécurisée. Les armes à CO2 ne doivent pas avoir de sparklet enclenchée, c'est dangereux, mais en plus de cela, ça abîmera vos armes.

On stock les munitions et sparklet de CO2 séparément, en sécurité aussi.

Mes armes de poing à gauche, et mes armes de défense à droite, verrou par digicode permettant une ouverture rapide sans avoir à laisser le clé à promixité, risquant que les enfants la trouve.

Mes armes d'épaule, verrou par digicode

La manipulation et le tir : les règles

Lorsque l'on manipule une arme, c'est evidemment le moment le plus propice à un accident. voici donc quelques règles à respecter pour éviter les problèmes. Ces règles sont celles appliquées pour les armes de catégorie B et C, mais je vous recommande vivement de les appliquer pour la catégorie D et l'airsoft.

• Règle N°1 : une arme est toujours chargée et le cran de sûreté n'est jamais mis. "Mais c'est contraire à ce que tu as dit avant ?"... non, on considère une arme comme toujours chargée et en état de tir. Un oubli de mise en sécurité, un ami qui a fait n'importe quoi avant, il faut considérer une arme toujours chargée et en état de tirer. On considère toujours une arme comme vraie, car un jour vous vous tromperez entre une réplique et une vraie. Manipulez toute arme comme une vraie.
• Règle N°2 : Par conséquent on ne s'amuse pas à la pointer vers quelqu'un ou quelque chose, ni vers soi, on appuie pas sur la queue de détente comme un idiot, on la manipule toujours canon orienté vers une zone de sécurité, on ne passe pas devant au stand de tir sans l'avoir d'abord mise en sécurité.
• Règle N°3 : On met le doigt sur la queue de détente uniquement quand on tire. le reste du temps l'index est le long de la culasse ou sur la poignée, et surtout pas sur le pontet (la petite boucle en métal devant la queue de détente). Le pontet protège la queue de détente d'un frottement pouvant déclencher le tir, mais si vous mettez le doigt dessus, un jour vous vous tromperez entre le pontet et la queue de détente ou glisserez, et pan! On ne manipule jamais une arme en ayant le doigt sur la queue de détente ou le pontet, mais le doigt le long de la culasse ou de la carcasse. Si vous confiez votre arme à un débutant, gardez à l'esprit qu'il mettra systématiquement le doigt sur la queue de détente...
• Règle N°4 : On s'assure que l'environnement est sécurisé. On ne risque pas d'avoir des gens qui déboulent dans la zone de tir, surtout des enfants, idem pour les animaux. On s'assure que nos tirs n'iront pas au delà de notre zone de tir, on prévoit donc de quoi arrêter les munitions, un mur par exemple. Si vous tirez à la carabine à plomb dans votre jardin, et que vous touchez votre voisine par mégarde, vous êtes bon pour le tribunal. On tient compte que les munitions rebondissent, en particulier les billes d'acier. Bien entendu, si on est plusieurs sur la zone de tir, on s'assure que tout le monde respecte les règles, et qu'avant de se déplacer, toutes les armes sont sécurisées. Assurez vous que si d'autres personnes sont présentes avec vous, ils ne s'emparent pas de l'arme pour "la regarder" sans connaître les règles de sécurité et sans votre accord. On ne laisse donc jamais l'arme sans surveillance.
• Règle N°5 : Lorsque l'on ne tire pas, l'arme est tournée vers une zone sûre, n'est pas alimentée, chargeur retiré, désarmée, chambre vide, cran de sûreté enclenché, on vérifie 2 fois. On met un petit drapeau de sécurité permettant de nous assurer que l'on a bien tout vérifié et qui en général neutralise l'arme physiquement. A ce moment là on peut poser l'arme dans sa mallette, et passer devant pour aller chercher sa cible si on tire à la maison. Sinon pliez vous aux règles de déplacement du stand où vous êtes. Lorsque l'arme est stockée, dans une mallette ou une armoire, elle sera mise en sécurité, (chargeur retiré, désarmée, drapeau etc). La même chose s'applique si vous transportez votre arme, déchargée, en sécurité, mallette verrouillée etc.
• Règle N°6 : les munitions ça rebondit ou ça fait des éclats. Achetez vous pour quelques euros en quincaillerie ou sur amazon des lunettes de protection. On ne parle pas de lunette de soleil, mais de lunette en acrylique, prévues à cet effet. Les lunettes de protection pour le bricolage font l'affaire car elles sont prévues pour protéger les yeux des éclats et objets. Le risque de se prendre un rebond de bille, surtout celles en acier, n'est pas anecdotique et peut avoir de graves conséquences sur vos yeux. Plusieurs d'entre nous en ont déjà fait les frais. Ne rigolez pas avec ça.

Acquérir ces réflexes vous aidera le jour où vous irez en club ou accompagnerez un ami en stand, mais surtout à éviter des accidents.

La mise en sécurité et en service de l'arme, étape par étape

Pour mettre l'arme en sécurité :

1. On retire le chargeur, arme pointée vers une zone sécurisée
2. On vide la chambre: Doigts le long de la culasse ou carcasse, arme pointée vers une zone sécurisée, on tire la culasse en arrière pour ouvrir la fenêtre d'éjection (pour les modèles blowback), on évacue la munition présente si il y en a une, et on recommence, on regarde dans la chambre qu'elle soit bien vide.
3. Si l'arme fonctionne au CO2 et que la sparklet se loge dans l'arme elle même et non le chargeur, c'est là qu'on la retire. Si la sparklet doit encore être utilisée avec le chargeur suivant, on veillera à ce que toutes les autres règles soient parfaitement respectées le temps de préparer le chargeur suivant.
4. On désarme en pressant la queue de détente vers une zone sécurisée ou en retenant le chien si c'est un revolver
5. On place l'arme en arrêtoir de culasse (ou position ouverte) si possible et on enclenche le cran de sûreté
6. On met le drapeau de sécurité. En dernier, car cela signifie que toutes les autres étapes ont été faites. Voir plus bas pour le drapeau.
7. Enfin, l'arme étant en sécurité, on peut la poser, dans sa mallette si possible, canon en direction de la zone sécurisée, on vide le chargeur de ses munitions et de son gaz ou de sa sparklet de CO2. On mettra le chargeur en évidence afin de voir qu'il est vide et non enclenché.

Bien entendu, certaines étapes ne peuvent s'appliquer à toutes les armes. Les armes à culasse fixes ne permettent pas de vérifier la chambre.

Voici une arme correctement mise en sécurité

Une fois que vous avez commencé à mettre l'arme en sécurité, allez jusqu'au bout. Ne la posez pas entre temps au risque de vous mélanger les pinceaux. En cas de doute, recommencez depuis le début.

Pour mettre une arme en service : 

1. Si vous venez avec une mallette ou sacoche, vous positionnez votre mallette de manière à ce que le canon de l'arme soit tourné vers la cible.
2. Vous préparez d'abord votre cible et votre environnement de tir
3. Et une fois revenu derrière votre point de tir, vous pouvez préparer le chargeur, le gaz, la sparklet de co2 etc. 
4. Vous vérifiez à nouveau que votre environnement de tir est sécurisé, personne devant etc. On met ses lunettes de sécurité maintenant
5.  Vous pouvez retirer le drapeau, enclencher le chargeur et armer l'arme, toujours orientée vers la zone sûre.
6. Positionnez vous en position de tir, retirez le cran de sûreté, et une fois votre visée sur votre cible, et seulement là, vous pouvez approcher votre doigt de la queue de détente.

En cas d'incident de tir : 

Ce que l'on appelle un incident de tir est toute action involontaire du tireur ou malfonction de l'arme. Par exemple un tir non voulu, un double tir, une munition bloquée.

Si vous êtes en stand, l'incident de tir doit suivre des procédures. Pliez-vous au règlement du stand.

Si vous avez une munition bloquée, ne retournez jamais l'arme vers vous pour regarder dedans, si le coup part, vous vous la prenez. Le canon doit toujours être en direction d'une zone sûre. Utilisez une tige de déblocage pour décoincer la munition après avoir mis l'arme en sécurité autant que la situation vous le permette (chargeur retiré, gaz ou sparklet retiré, cran de sûreté etc). Si vous ne parvenez pas à la débloquer, ramenez l'arme à un armurier ou un professionnel. Il m'est arrivé d'avoir une munition coincée dans le canon, sans possiblité de la débloquer. Après voir retirer tout système de propulsion de l'arme, je l'ai démonté entièrement avant de regarder dans le canon ce qu'il se passait, prévenant tout risque de tir.

Transporter ses armes

Vous pouvez être amené à transporter vos armes et répliques. La première chose à savoir, c'est que légalement, vous devez avoir une raison valable de les transporter. Non, le "au cas où" n'est pas une raison valable. Par contre si vous allez à votre club ou chez l'armurier, ça va. Le port d'arme et de réplique sur la voie publique est interdit. Gardez à l'esprit qu'un policier ne sera peut être pas en mesure de différencier une réplique airsoft d'une vraie arme ou pourrait croire que vous comptez vous en servir dans un but criminel comme un braquage.

Lors du transport, les armes et répliques doivent être mises en sécurité comme indiqué plus haut, chargeur non enclenché etc, rangées dans une mallette ou une housse. On prendra soin de séparer les munitions et de prévoir un petit cadenas sur la mallette ou la housse. On positionnera la mallette ou la housse dans le coffre et non visible.

Bien évidemment, en cas de contrôle de police, informez les immédiatement de la présence de l'arme ou de la réplique. S'ils veulent la voir, donnez leur le code ou la clé de la mallette et proposez leur de l'ouvrir eux même afin d'éviter tout malentendu de manipulation. Essayez d'avoir la facture avec vous également.

Je vous recommande très fortement la vidéo de Arnaud de la chaîne Plomb, Poudre & Laiton. Il fait le tour des règles ci-dessus, de manière pédagogique et humoristique.

Le drapeau de sécurité, mais Queskecé ?

C'est un indicateur qui vous permet de vous assurer que l'arme n'est pas en état de tirer, que vous l'avez mise en sécurité et que vous avez procédé aux vérifications de mise en sécurité. Souvent il neutralise également physiquement l'arme en empêchant d'enclencher un chargeur ou une munition. On l'appelle aussi témoin de chambre vide. Cela peut paraître bête dit comme ça, mais c'est une bonne pratique à avoir pour éviter les accidents.

Lorsque l'arme est déchargée, sans la moindre munition et système de propulsion, que l'on a procédé aux vérification citées plus haut, on lui met un petit drapeau qui va occuper la chambre et le canon. On s'assure ainsi que lorsque l'on prend l'arme en main, si le drapeau est présent, l'arme est neutralisée, et donc à l'inverse, si il n'y a pas le drapeau, on considère l'arme comme étant en état de tirer. On va l'associer à l'utilisation du cran de sûreté si l'arme en dispose.

Pourquoi ? car les accidents de manipulation des armes sont souvent très bêtes. L'utilisateur prend l'arme en main, il a l'habitude de la décharger, mais ce jour là il n'a pas pris son 3ème café, ou il a été dérangé juste avant, l'arme n'est pas neutralisée, et pan! un coup part. Sur de la catégorie D et de l'airsoft, on peut y laisser un œil.

Voici quelques exemples de témoins de chambres vide pour les catégories A,B et C.

Cependant, en catégorie D, le système de propulsion étant différent, vous n'êtes pas à l'abri d'avoir un plomb ou une bille coincée dans votre canon. J'ai régulièrement le cas sur certains airsofts qui ne cyclent pas bien et ont tendant à emmener 2 billes en même temps. Si l'arme dispose toujours de son système de propulsion, comme les PCP ou sparklet dans la poignée et non dans le chargeur, vous avez un risque qu'un coup entraîne une munition. Le drapeau traversant supprime ce risque.

A noter que pour les airsoft blowback, des drapeaux en plastique qui se mettent dans la chambre, prévus pour du calibre 22, rentrent très bien dans les airsoft 6mm, mais pas dans le BBs 4,5mm. 

Fabrication de drapeaux maison

Je vous propose ci-dessous de voir comment j'ai fabriqué mes propres drapeaux à bas prix, mais vous pouvez bien entendu en acheter prêts à l'emploi. Ayant pas mal d'armes de catégorie D, de tailles différentes, de calibres différents, acheter des drapeaux sans être armurier a un coût, et ceux que je trouvais n'entraient pas dans du calibre 4,5mm. Il existe encore moins cher avec un petit bout de sparadrap coloré au lieu du tissu, mais je voulais quelque chose d'un peu plus "esthétique". Et surtout je voulais des drapeaux entièrement traversant.

De quoi avons-nous besoin ?

• Un fil de débroussailleuse de couleur vive, diamètre 2mm, rouge dans mon cas. Ou quelque chose d'équivalent.
• Des petits drapeaux en tissu venant de ali express, mais vous pouvez utiliser un bout de sparadrap de couleur
• Une pince coupante
• Des bagues à sertir (si vous utilisez le même genre de drapeau que moi)
• Une pince à sertir  (si vous utilisez le même genre de drapeau que moi)
• un décapeur thermique

On coupe un bout assez long du fil, on le passe dans le drapeau et on va sertir le tout avec une bague.

Petit problème, sur certaines armes, particulièrement les longues, le fait que le fil de débroussailleuse ait tendance à s'enrouler peut coincer un peu. On va donc le chauffer en tirant dessus pour le redresser. On peut aussi utiliser du fil de pêche de couleur.

On le passe dans la chambre par l'ouverture de la culasse, et dans le canon. il doit dépasser de part et d'autre pour être sûr que l'intégralité du canon soit vide.

On le coupe à la bonne longueur en laissant quelques centimètres dépasser du canon, et on a un drapeau totalement traversant. 

Sur certaines armes, la présence du drapeau empêche d'enclencher un chargeur ou de chambrer une munition, ce qui est bien puisque le chargeur ne doit pas être enclenché et aucune munition chambrée quand l'arme est en sécurité.

Pourquoi ai-je préféré faire cela plutôt que d'en acheter ? le plaisir de les fabriquer moi même déjà, avoir le même drapeau sur toutes mes armes, petites comme longues, et le prix. Chaque drapeau me revient à environ 1€. Si vous utilisez un bout de sparadrap au lieu du tissu, vous en serez à quelques centimes le drapeau, uniquement le prix du fil de débroussailleuse et du bout de spara.

Ici on peut voir qu'il est impossible de pousser le chargeur à fond et de l'enclencher, la présence du drapeau neutralise physiquement l'arme

Toutes mes armes (hors armes de défense) sont stockées avec un drapeau. Sur la plupart le drapeau empêchant d'enclencher le chargeur ou une munition. Par soucis de place, le chargeur est dans son logement mais ne peut être poussé jusqu'au bout, je sais donc qu'en présence du drapeau, l'arme est neutralisée

A noter que sur certaines armes, le passage du drapeau de part et d'autre du canon peut être difficile, notamment sur les armes non blowback. Dans ce cas là je le passe dans le compartiment de sparklet de CO2 ou dans le logement du chargeur. Sur les revolvers, il traverse le canon ET le barillet, assurant l'absence d'une munition et empêchant le barillet de tourner. D'où l’intérêt d'un fil assez fin pour passer entre le corps et le barillet.

Ci-dessous, toutes les armes, à l'exception des break barrels ( par encore fait, mais c'est prévu), ont un drapeau. On peut même voir que la Winchester utilisant de fausses douilles peut recevoir un drapeau d'arme de catégorie C.

Sur les armes ci-dessous, le plus facile est de passer le drapeau par le logement du chargeur pour atteindre le canon, l'ouverture de la chambre ne permettant pas réellement d'accéder à la chambre et au canon.